INTRODUCTION Faut-il limiter ses désirs ? Parce que nos désirs semblent souvent excessifs, abusifs, insatiables et infinis, la morale et les sagesses traditionnelles nous invitent à les modérer et les contrôler. On voudrait par exemple les mesurer à...
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INTRODUCTION Faut-il limiter ses désirs ? Parce que nos désirs semblent souvent excessifs, abusifs, insatiables et infinis, la morale et les sagesses traditionnelles nous invitent à les modérer et les contrôler. On voudrait par exemple les mesurer à l’échelle des besoins (« tu as les yeux plus grands que le ventre » dit-on aux enfants), les ajuster à la réalité (« ne prends pas tes désirs pour des réalités ! »), les raisonner, les encadrer par des lois, des interdits, des règles morales. Et pourtant il semble aussi que le désir soit l’essence même de l’homme, le ressort de son existence, et qu’il libère d’autant plus nos énergies, notre imagination, notre volonté de vivre et d’aller de l’avant, notre capacité de sentir et d’agir, que nous lui donnons libre cours. « Soyez réalistes, demandez l’impossible » disait un slogan utopiste sur les murs de Paris en mai 1968. Faut-il donc limiter ses désirs ? Au nom de quoi pourrait-on vouloir une telle limitation : l’ordre social ? le bonheur de
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