Les circonstances ont été telles que j’ai assisté de près à la tragédie juive, me trouvant encore en France. C’était en juin 1942. J’étais à ce moment internée à la prison de Bourges où je fus témoin des premières rafles. À ce sujet eut lieu un incident :...
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Les circonstances ont été telles que j’ai assisté de près à la tragédie juive, me trouvant encore en France. C’était en juin 1942. J’étais à ce moment internée à la prison de Bourges où je fus témoin des premières rafles. À ce sujet eut lieu un incident : une juive avait été placée dans notre cellule et je découvris qu’elle portait une étoile jaune cousue sur sa veste. Pour attirer l’attention de la Gestapo, je m’en suis confectionné une en papier. C’est là-dessus que s’est engagée la « conversation » que la Gestapo conclut en ces termes : « Du moment que vous les défendez, vous parta- gerez leur sort. » Depuis, j’ai lu La Marche à l’étoile de Vercors. C’est bien cela. Avoir permis que pareille chose se fasse sera pour la France, pour le monde, une tache indélébile. L’acceptation en face de la force brutale, mettre ses poings dans les poches. Cela mène où ? Conformément à leur programme, je fus transférée dans des camps juifs. Le premier est Pithiviers. Il est sous la sur- veillance de
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