Jacques Heers, La fable de la transmission arabe du savoir
antique
Nouvelle Revue d’Histoire, n° 1, juillet-août 2002
À en croire nos manuels, ceux d’hier et plus encore ceux d’aujourd’hui, l’héritage de la Grèce
et de Rome fut complètement ignoré dans...
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Jacques Heers, La fable de la transmission arabe du savoir
antique
Nouvelle Revue d’Histoire, n° 1, juillet-août 2002
À en croire nos manuels, ceux d’hier et plus encore ceux d’aujourd’hui, l’héritage de la Grèce
et de Rome fut complètement ignoré dans notre monde occidental, de la chute de l’empire
romain et du développement du christianisme jusqu’à la «Renaissance» : nuit du Moyen Âge,
mille ans d’obscurantisme !
Et d’affirmer, du même coup, que les auteurs de l’Antiquité ne furent connus que par
l’intermédiaire des Arabes, traducteurs appliqués, seuls intéressés, seuls capables d’exploiter
et de transmettre cette culture que nos clercs méprisaient.
Parler d’«Arabes» est déjà une erreur.
Dans les pays d’islam, les Arabes, lettrés et traducteurs,
furent certainement bien moins nombreux que les Persans, les Egyptiens et les chrétiens de
Syrie et d’Irak.
La plupart des textes grecs ont d’abord été traduits en langue syriaque, parler
araméen de la ville d’Edesse qui a largement survéc
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