Je l’avais aimée éperdument ! Pourquoi aime-t-on ? Est-ce bizarre de ne plus voir dans le
monde qu’un être, de n’avoir plus dans l’esprit qu’une pensée et dans la bouche qu’un nom :
un nom qu’on murmure sans cesse, partout, ainsi qu’une prière. Je l’avais...
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Je l’avais aimée éperdument ! Pourquoi aime-t-on ? Est-ce bizarre de ne plus voir dans le
monde qu’un être, de n’avoir plus dans l’esprit qu’une pensée et dans la bouche qu’un nom :
un nom qu’on murmure sans cesse, partout, ainsi qu’une prière. Je l’avais rencontrée et aimée.
Voilà tout. Et j’avais vécu pendant un an dans sa tendresse, dans ses bras, dans son regard,
enveloppé, lié, emprisonné dans tout ce qui venait d’elle.
Et voilà qu’elle mourut. Comment ? Je ne sais pas, je ne sais plus. Elle rentra mouillée, un
soir de pluie, et le lendemain, elle toussait. Elle toussa pendant une semaine environ et prit le
lit. Que s’est-il passé ? Je ne sais plus. Des médecins venaient, écrivaient, s’en allaient. On
apportait des remèdes ; une femme les lui faisait boire. Ses mains étaient chaudes, son front
brûlant et humide, son regard brillant et triste. Je lui parlais, elle me répondait. Que nous
sommes-nous dit ? Je ne sais plus. J’ai tout oublié, tout, tout ! Elle mourut, je me r
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