Pour Jean Ferrat
Adieu donc, Jean Ferrat, toi qui étais un frère,
A qui, comme à chacun rien ne fut épargné.
Adieu donc, à présent tu es sous une pierre,
Mais la montagne est belle et, de ton cimetière,
On voit dans le couchant ses cimes s’éloigner…
Elle...
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Pour Jean Ferrat
Adieu donc, Jean Ferrat, toi qui étais un frère,
A qui, comme à chacun rien ne fut épargné.
Adieu donc, à présent tu es sous une pierre,
Mais la montagne est belle et, de ton cimetière,
On voit dans le couchant ses cimes s’éloigner…
Elle aussi est en deuil.
On entend l’hirondelle
Qui crie et crie encore en nos cœurs ravagés.
Les vautours de l’oubli viennent à tire-d’aile.
Ils peuvent bien planer dessus tes ritournelles,
Dans l’air de tes chansons, ils n’ont rien à manger.
Le temps conservera cette image d’un homme
Généreux et déçu, gai mais désabusé.
Les radios, les télés nous rendront ton fantôme
De temps en temps et ta voix sera comme un baume
Sur la peine des gens faibles et méprisés.
Il restera toujours cet étang chimérique,
Où ton rêve a rejoint ceux de Léo Ferré,
D’Aragon, et de tant de poètes uniques
Qui ont de leur vivant essuyé les critiques
Et que l’on a trop tard fini par honorer.
Adieu donc, Jean Ferrat, toi qui étais un homme,
A qui, comme à chacun
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