47
J’avance lentement, traînant des pieds sur le sol bétonné brûlant. En cette
mi-septembre, il fait encore très chaud. Les touristes sont toujours là, si bien
que les rues de Nice sont bloquées par une circulation statique.
Mes joues, sur lesquelles ont...
More
47
J’avance lentement, traînant des pieds sur le sol bétonné brûlant. En cette
mi-septembre, il fait encore très chaud. Les touristes sont toujours là, si bien
que les rues de Nice sont bloquées par une circulation statique.
Mes joues, sur lesquelles ont séché des larmes, me tiraillent. J’ai chaud, je
sue, et ma légère robe estivale me colle à la peau. Mais pourtant, je frissonne.
Mon corps est parcouru de tremblements incontrôlables.
J’avance lentement, les bras ballants, imperméable aux regards inquisiteurs. Les larmes ont envahi de nouveau mes yeux. Dans ma main gauche,
mes sandales pendent mollement ; dans la droite, une bouteille de whisky
décapsulée et entamée. Le bitume me brûle les pieds, le soleil la peau. Mais
tout m’indiffère.
Bientôt, je me laisse tomber sur un rocher, face à l’horizon. Et lentement,
je porte la bouteille à mes lèvres, avale une grande gorgée de liquide froid qui
embrase ma gorge. Aujourd’hui, je bois pour lui, pour noyer mon chagrin,
noyer cette solitude d
Less