Critique Comme une bête, Joy Sorman
Joy se demande comment elle approchera son prochain livre. C'est un fantasme depuis
longtemps, c'est enfin un roman-un vrai- qu'elle va écrire. Elle est assise devant son bureau, tous les
instruments à disposition, une...
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Critique Comme une bête, Joy Sorman
Joy se demande comment elle approchera son prochain livre. C'est un fantasme depuis
longtemps, c'est enfin un roman-un vrai- qu'elle va écrire. Elle est assise devant son bureau, tous les
instruments à disposition, une simple lumière oblique éclaire ses stylos et crayons taillés jusqu'à en
être tranchants. Chaque outil a sa fonction. Elle s'y met, met la main à la pâte comme on dit. Après
un travail informatif précis, elle va enfin travailler les mots-les vrais. C'est une sorte d'exercice de
style qui se présente à elle : comment vas-tu faire, Joy, pour replacer le vocabulaire spécifique de
l'artisanat boucher dans un roman, sans avoir l'air d'écrire pour écrire joli? Il faut que tu travailles
sur les mots, les disséquer, les manier avec précision et amour. La langue, artifice du vrai, du brut
qui doit développer notre imaginaire.
Depuis quelques temps déjà, Joy est rongée par cette idée: façonner un roman sur la
boucherie. Ah non! Pas militant! Joy
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